참 싸움꾼 프랑스대대 참전勇士들

020 Ⅰ. Les Vrais Baroudeurs au bataillon français en Corée Quand l’ AthosⅡ eut accosté, la première personne que le Bataillon reconnut fut le Général Monclar, arrivé par avion. Aussitôt mille voix hurlèrent son nom. Pendant ce temps, les jeunes filles coréennes venues saluer notre arrivée continuaient à agiter leurs petits drapeaux d’un air indifférent et blasé. Des dockers coréen en haillons, à moitié nus malgré le froid, montent à bord. Parmi eux se trouvent, parait-il, des prisonniers Nord-Coréens. Tous ont le même visage. Je me demande comment nous les distinguerons. - Chiap! Chiap! répètent-ils sans arrêt. Au geste qu’ils font de la main droite, il est clair qu’ils demandent à manger. Mais si ces pauvres bougres crèvent de faim, ils ont aussi la bosse du commerce. Avec des airs de sacrifiés, ils nous ont acheté des chemises 2,000 wons (1/2 dollar) ; nous avions l’impression de faire fortune, quand des jeunes femmes habillées avec des pantalons bouffants et des chiffons gris et crasseux ont réussi à monter à bord avec des paniers de pommes, prix de cinq pommes= 1,000 wons. J’ai réussi à aller avec Corre, un breton, faire un tour en ville. Il en est revenu véritablement déçu. Fusan avec ses petites maisons à un étage, ses toits d’ardoises mouillées de brume, ses entrepôts, ses boutiques, ressemble il est vrai à n’importe quel petit port de la Manche ou de l’Atlantique. Nous sommes allés au marché. La foule qui l'encombrait semblait avoir l'éternité devant elle pour faire dix pas. Nous sommes ensuite tombés sur une masse de réfugiés qui, assis par terre, immobiles, palabraient, dormaient ou simplement attendaient sans un geste un changement de leur destin. Des grappes d'enfants et parmi eux, des nouveaux-nés à grosses têtes luisantes étaient enveloppés dans des couvertures ; des vieillards tassés les uns contre les autres échangeaient un peu de leur chaleur. Tous semblaient installés là pour des jours et des nuits s'il le fallait quitte à reprendre au premier signal la route avec leurs charriots et leurs buffles. Les Vrais Baroudeurs au bataillon français en Corée

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