024 Ⅰ. Les Vrais Baroudeurs au bataillon français en Corée Il y en avait dans les villages, les mains liées derrière le dos, baignant dans des mares de sang. Certains étaient décapitées, d’autres défigurés, déchiquetés par des charges à bout portant afin de faire disparaitre les traces de tortures préalables. Beaucoup de ces victimes étaient des Coréens du Sud ; mais parmi elles se trouvaient des hommes de chez nous. C’est ainsi que mourut William Hard, un ami qui s’était engagé avec moi et qui, le 28 juillet dernier, au sud de Chinju, était parti en patrouille pour ne jamais revenir. Lemoine a demandé à Ralph s’il avait décidé de lui démolir le moral avant même qu’il soit monté en ligne. Alors il eut cette réponse de roman que seul un Américain pouvait faire : - Non mais maintenant tu sais pourquoi tu vas te battre. Monclar Les souvenirs des batailles, des bombardements, des embuscades, des gardes, par tout temps, de jour comme de nuit, s’accompagnent toujours du souvenir d’un camarade de combat, d'un ami, d'un chef qui nous a particulièrement marqués. Pour tous, le personnage du Bataillon le plus célèbre a certainement été le Général Monclar. Il était le soldat le plus décoré de France, le général le plus constellé de cicatrices. Le plus étrange, c'est que Monclar, de son vrai nom Charles Raoul Magrin-Vernerey, eut à choisir un jour entre deux Patries : celle de son père un aristocrate Hongrois, celle de sa mère, une Française. Il choisit la France, il la choisit entièrement, puisqu'il ne porta Jamais le nom de son père, mais celui d'Anne Magrin sa mère. Anne qui fut professeur de français à Budapest où naquit Monclar en 1892 ; emmena son fils en France. Il fit ses études au Lycée Victor Hugo de Besançon. A 16 ans, il voulut s’engager dans la Légion Etrangère. Le sergent-recruteur lui dit : - Vous paraissez quand-même un peu jeune. Les Vrais Baroudeurs au bataillon français en Corée
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