026 Ⅰ. Les Vrais Baroudeurs au bataillon français en Corée Son second nom : Vernerey, il le doit à sa grand-mère maternelle. C’est ainsi que le futur Monclar porta longtemps le nom de deux femmes qui symbolisaient pour lui la France. Brillant élève de Saint-Cyr, il est Sous-Lieutenant en 1914. Il sera sept fois blessé, deux fois trépané, dix fois cité. Un chirurgien voudra l’amputer d’une jambe déchirée par un schrapnell allemand. - Je m’y refuse, dit le blessé, j'en aurai besoin. Sa jambe est sauvée, mais jusqu'à la fin de sa vie il se déplacera en boitillant. - Mais lorsque je pars à l'assaut, ma jambe oublie sa paralysie, constate-t-il. Et c’est bien à un perpétuel assaut que sa vie étonnante fera penser. Il se bat partout où il peut trouver le plus petit champ de bataille, au Levant, au Maroc. En 1940, on lui doit ce qu’on a appelé la seule victoire française de 39-40 : la prise de Narvick. Là encore il partit à l’assaut avec, épinglée sur sa tunique, toutes ses décorations. Dès le 22 juin, il est en Angleterre et c’est à Londres qu’il choisit son nom de guerre : MONCLAR. Baroudeur dans l’âme, Monclar jugera longtemps cette vocation incompatible avec celle du mariage. Pourtant, une bouleversante histoire d'amour viendra illuminer sa vie. Il épouse en 1949 la fille de l’infirmière qui lui a sauvé la vie en 1918, en soignant avec un dévouement exceptionnel ce corps de soldat, déchiqueté par les éclats d’obus et dont les médecins ne donnent plus cher. Monclar est à quelques mois d’une retraite bien gagnée. Et pourtant lorsque la Guerre de Corée éclate, il dira, une fois encore : “Présent” Général de Corps d’Armée, il est volontaire pour prendre le Commandement des Forces Françaises de l’ONU en Corée, avec le grade de Lieutenant-Colonel. Ceux qui l’ont vu sur les hauteurs de Crève-cœur se promener tranquillement sous la mitraille, avec ses lunettes à monture d'acier perchées sur le nez, son nez en bec d’aigle, rappelant celui de Mac-Arthur, et son béret noir à cheval sur l’oreille gauche, ceux-là ne l'oublierons plus. Les Vrais Baroudeurs au bataillon français en Corée
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