032 Ⅰ. Les Vrais Baroudeurs au bataillon français en Corée Il disait souvent : “En définitive l’acte est gratuit quelle que soit sa cause, l'acte est un engagement et il faut s’engager totalement pour attendre le surpassement de soi-même. Sinon tout est stupide, lâche et inutile”. Si certains ne comprenaient pas complètement la grandeur de ces mots, tous étaient frappés par la force de cette profession de foi. Ceux qui l’ont connu de près peuvent dire quel sens du devoir brûlait en lui. Il ne se couchait jamais sans que la somme de travail qu'il s’était fixée pour la journée ne soit entièrement achevée. A Auvours, il était à la tâche 14 heures par jour pour que le Bataillon soit prêt.- “Le soir, il disait aussi : Allez! Allons faire la tournée du moral et il allait voir les compagnies. Qui n’a vu transparaitre alors dans la finesse de ce visage et l’appel de ces yeux ardents, la sensibilité du cœur et la chaleur de l'âme passionnée?” Ceux qui lisent les admirables pages qu’il avait écrites quelques semaines avant sa mort doivent comprendre le surpassement moral et intellectuel où s'était élevé cet homme généreux et ce soldat sans faiblesse. Si dur pour lui-même, intransigeant vis à vis de son devoir, sévère comme le juste en apparence, mais d’un esprit finement aiguisé, il expliquait avec un humour moqueur et indulgent le problème du malade : “Celui-ci a une maladie grave - c’est la coréite pitoneuse. Il me dit qu'il a mal aux jambes - ses jambes, c’est surtout dans sa tête qu'il les sent”. Il disait une autre fois : “Si vous me donniez une crème au chocolat et que vous me disiez que ça s’appelle un piton, je ne pourrais plus en manger” et il éclatait de rire. Qui ne l’a pas vu, portant sa tète en avant tout en reculant le corps pour rire, n’a pas connu Jean-Louis. Le même Jean-Louis, Médecin-Chef d’un camp de prisonniers en Allemagne, qui, par sa fermeté, imposait ses décisions aux Autorités Allemandes pour protéger ses camarades. Les Vrais Baroudeurs au bataillon français en Corée
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