054 Ⅰ. Les Vrais Baroudeurs au bataillon français en Corée Comment d'ailleurs aurait-il pu tirer vanité de ce qui n'était pour lui qu'une occasion sportive ‘de rigoler dans le baroud’ ; sans ses chefs et ses camarades nous n’en aurions jamais rien su, et vous n'auriez pu alimenter vos textes de propositions pour les récompenses bien méritées. L’inaction l’ennuyait, il était venu pendant le dernier repos proposer ses services au poste central, et nous comptions bien par pur égoïsme, pour le seul plaisir de l’avoir près de nous, le garder définitivement ; c’était bien mal le connaitre, et lorsqu’un jour, bardés de fer, jonglant avec leurs armes, ses anciens camarades de combat se préparaient pour un nouveau départ, il n'a pu résister au désir de joindre une fois de plus à leur foulard noir, la croix rouge de ses fonctions. Je n'oublierai pas cette nuit d’été où dans ma jeep je le ramenais vers eux. Nous riions de si bon cœur au vent de la course qui nous faisait chanter; la guerre était bien loin, et bien loin les soucis, avec seule, émanant de lui et si contagieuse, la joie de vivre et d'être jeune. “O! vous, sa mère qui l'aimiez tant et dont la douleur doit être immense, votre fils a traversé la vie en chantant, il a semé sur son passage beaucoup de joie et de bonheur, il est mort en héros, le sourire aux lèvres.” Ce jour là, le Bataillon pleurait quarante-cinq morts, comment ne pas évoquer aussi la mort du Lieutenant Decker? Le lieutenant Reynaud, son chef, nous raconte : “…Tout de suite, il se révèles un chef par ses connaissances, son endurance, son entrain et surtout son courage. Une brillante citation accompagnée de la Croix de Guerre des TOE sanctionna sa valeureuse conduite. “Sur le fameux ‘T.BONE’, son activité débordante lui permettait de passer toute une nuit en compagnie de ses hommes, placés dans des endroits exposés et le lendemain de faire construire ses fameux bunkers, les plus modernes et les plus solides de notre ligne de défense. Quelques temps après, il s’installait sur ARROW HEAD avec la moitié de sa compagnie, et c’est sur cette colline qu'il pût donner libre cours à ses qualités de guerrier. Les Vrais Baroudeurs au bataillon français en Corée
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